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Devastated

J'entendais des éclats de voix et de la porcelaine se briser en de minuscules particules sur le sol en bois du salon. Encore. Je percevais de lourds pas monter les marches, elles aussi en bois, menant à ma chambre. Comme tous les jours. J'appréhendais le bruit de la poignée de porte, ce dernier ne signifiant que de très mauvaises choses. Une nouvelle fois. Je fermais les yeux attendant que la douleur cinglante cesse et que les reproches tarissent. Comme à mon habitude. Et je m'endormais l'esprit torturé, du rouge teintant ma peau et des larmes mouillant mes joues et mes draps. Comme chaque nuit. TW : cette histoire traitera de sujets sensibles tels que des abus physiques. Si vous êtes sensibles ou que vous avez vécu certains traumatismes, je vous déconseille de lire ce qui va suivre. Sur ce, bonne lecture !

Mlnuff · Teen
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8 Chs

Chapitre 8

Un mois que je ne respirais plus. Un mois que quelque chose en moi était parti. J'étais indéniablement brisé et rien ne pourrait me recoller. J'en étais certaines. Je voulais fuir, courir, m'échapper. Mais c'était impossible, à chaque fois qu'il rentrait ou qu'il partait il m'enfermait dans la maison. Un mois que je n'allais plus en classe et que je n'avais pas vu la lumière du soleil et de la lune. Il ne me restait qu'une seule chose à faire. Je ne savais pas quand je le ferais mais je savais exactement comment ça allait se passer.

Lorsque j'entendrais la porte d'entrée se fermer, j'attendrais quelques instants. Une minute, peut-être deux ou même trente. Je voudrais être certaine de n'être qu'avec moi-même. Une fois sûre, je sortirais la boîte de souvenirs et je les regarderaient une nouvelle fois. Je pleurerais assurément mais ça n'importerait pas. Après un certain temps je me relèverais, laissant toutes les photos au sol, éparpillées. 

Je regarderais attentivement autour de moi, ma chambre, et je me dirigerais ensuite vers la sienne et je saccagerais tout sur mon passage. Je descendrais ensuite les épaisses marches et je me dirigerais vers la cuisine. J'irais vers le frigo et je rédigerais sur le petit tableau quelques mots. Par la suite j'irais vers une étagère et après avoir fouiller quelque peu je me serais saisi d'un petit revolver caché ici. 

Je m'assiérais sur une chaise et je poserais devant moi  l'arme. Je la regarderais quelques instants me questionnant. Après mûre réflexion je me ressaisirais du pistolet et je l'approcherais peu à peu de ma tête. Je fermerais les yeux pour ne plus rien ressentir que le canon froid sur ma tempe. Je prendrais une grande inspiration pour enfin laisser l'obscurité m'absorber. 

Je serais enfin libéré, je pourrais m'envoler après tant de souffrances. J'arriverais à mes fins sans contrainte. Je voulais juste disparaître à jamais et ne plus rien subir, ça serait chose faite...

Je viens d'entendre la porte se fermer, je crois que c'est à présent temps de nous dire au revoir cher journal.