11 Rencontre avec maitre de guilde (3)

"Et c'est ainsi que chaque village s'est formé et que les plus grands et les plus puissants d'entre eux se sont retrouvés quelques années après pour se partager les bijuu."

Je me mouille légèrement les lèvres après avoir terminé, laissant le vieil homme traiter tout ce que je lui ao raconté tandis que je me bouge légèrement afin de prendre un vers d'eau que me tend Polyussica , sentant ma gorge devenir un peu sèche, ayant enchainé toute l'histoire de mon monde en une après-midi, il y a de quoi avoir soif.

"Ça faisait longtemps que je n'avais pas autant parlé"

Est-ce que je l'ai déjà fait d'ailleurs ?

"Et est-ce que son plan a marché ?"

Je me retourne pour regarder le m... Makarof après sa question

"Le premier homme à avoir créé un village caché... Hashirama." Celui-ci rajoute en se rendant compte que sa question était un peu vague.

"Est-ce que son idée de donner un ou plusieurs bijuu à chaque grand village a-t-elle amené la paix dans ton monde ?"

Il me demande avec un air quelque peu songeur.

"Voyons voir..." Je fais comme si j'y réfléchissais réellement avant de doucher les espoirs du vieil homme, avec un léger plaisir si je dois être honnête.

"Lorsque j'ai quitté, entre guillemets, mon monde, cela faisait environs septante-deux ans que le partage des bijuu avait été fait, entre-temps il y a eu quatre guerres impliquant la majorité des pays de mon monde" Je réplique avec franchise, faisant froncer à nouveau les sourcils au vieil homme, mais pour une raison qui semble différente cette fois.

"D'ailleurs c'est dans cette dernière, la quatrième donc, que je suis mort avant d'atterrir ici." Je rajoute alors, mes propos semblant étrangement choquer le vieil homme devant moi, ainsi que Polyussica par la même occasion.

"Tu es mort à la guerre ?"

Cette dernière demande alors, semblant à la fois légèrement ébranlée et quelque peu perplexe

"Oui et non."

Je la corrige alors sur sa phrase tout en étant peu sûr, celle-ci étant vraie comme fausse, rendant mes deux interlocuteurs assez confus si je me fie à leur tête. Me poussant à leur expliquer avec un peu plus de détails.

"Eh bien, oui... c'est bien à ce moment-là que j'ai réellement disparu de mon monde et que je suis "mort"." Je leur explique, essayant de trouver les mots justes pour résumer tout cela.

"Mais techniquement je l'étais déjà, et ce depuis quelques mois."

Je dis en plus, ne faisant que les rendre plus perplexe, me faisant me rendre compte que toute cette histoire est bien trop longue et bien trop bordélique pour être résumée sans s'emmêler les pinceaux.

"En fait, pour résumer grossièrement." Je reprends après avoir retenu un rire nerveux.

"Je suis mort et ensuite moi ainsi que tout le reste de mon groupe qui étaient alors tout aussi morts que moi, certains ayant perdus la vie avant ma mort et d'autres après celle-ci, et nous avons été ensuite embarqués dans une guerre qu'a déclenché mon ancien coéquipier, afin de retrouver son amour de jeunesse qui ne lui était pas encore sorti de la tête, mais qui était en fait sous les ordres d'un guerrier légendaire mort depuis environs une cinquantaine d'années, lui-même manipulé par le fils slime noir d'une dame descendue des cieux et qui est elle-même la mère du type qui a inventé la lune, et le précurseur du ninjutsu aussi."

Je finis pour voir mes deux interlocuteurs avec des yeux blancs comme la neige et le regard pointé dans le vide, ayant peut-être un certain mal à assimiler tout cela.

"Bon pour faire court, je suis mort en me faisant exploser, on m'a ressuscité puis envoyé sur un champ de bataille, où je suis de nouveau mort, cette fois sans me faire exploser... ce qui est quelque peu dommage si vous voulez mon avis."

Je refais cela en version plus courte et moins détaillée, laissant pas mal de précisions inutiles sur le côté afin d'éviter que nous y passions la nuit.

Pas que je ne comprenne pas la difficulté de ces deux-là à comprendre tout ce bordel, même moi j'ai presque eu du mal à m'y retrouver... et j'y ai participé, c'est dire.

"Dans votre monde les gens sont envoyés à la guerre à ton âge ?"

Makarof me demande alors après quelques secondes de silence.

"Oh non... Normalement on commence bien plus tôt, vers douze-treize ans, voire sept-huit lorsque l'on est en temps de guerre."

Je lui réponds, pensant avec un certain dédain à l'idée d'un monde ninja où les jeunes vont se battre si tard dans la vie.

Un monde où tu deviens ninja seulement vers tes dix-huit ans, ce serait plus qu'étrange.

Mais étrangement, cette nouvelle semble choquer le vieil homme, ainsi que de le peiner au plus haut point pour une raison que j'ignore. Celui-ci ouvrant sa bouche sans pour autant dire quoi que ce soit, pour ensuite la refermer dans un soupir de fatigue, semblant presque épuisé par toute cette conversation.

"La folie des hommes semble décidément n'avoir aucune limite..." Il murmure alors dans un souffle avant de se murer dans un silence de plomb.

"C'est si étrange pour votre monde d'être enrôlé à cet âge ?"

Je tourne et demande alors à Polyussica qui m'explique donc grossièrement avec quelques détails ce monde et sa morale, morale plus que gentillette si vous voulez mon avis.

"Eh ben." Je pense une fois qu'elle a fini.

Moi qui pensais à la base être arrivé dans un monde de fantasy bien dangereux, me voilà en fait au pays des bisounours. Au moi je suis quelque peu dépaysé, en partie du moins.

"Quoiqu'il en soit."

Mes pensées sont interrompues par le vieil homme qui se décide enfin à reprendre la parole, se relevant dans le même moment pour ensuite se tourner vers moi.

"Je pense que nous avons trouvé mot à toutes les questions auxquelles nous avions besoin de répondre."

Il continue avant de rajouter quelques secondes plus tard, tout en commençant à farfouiller dans les poches de ses vêtements.

"Je pense avoir déjà pris ma décision quant à ton cas."

Oula...

"On croise les doigts pour que cela n'implique pas de se faire envoyer en prison ou massacrer par un lutin de trois cents ans."

Je pense tout imitant quelque peu le lutin en question, me mettant moi aussi debout et me rapprochant du vieil homme.

"Deidara, ton passé est plus que trouble, je n'ai même pas besoin de te demander plus de précisions pour m'en rendre compte, pour quelqu'un comme moi, cela transpire presque par tous les pores de ta peau et dans le moindre de tes gestes, ninja ou pas."

Ce dernier commence, me donnant un peu d'anxiété par rapport à ce début. Jetant quelques coups d'œil à gauche à droite et commençant déjà à envisager l'idée de déguerpir au plus vite en cas de confrontation avec le petit homme.

Kami... que je déteste les hommes ayant une morale, ce sont ceux avec lequel il est le plus difficile de traiter.

"Mais je dois aussi prendre en compte l'endroit d'où tu viens, qui semble sans pitié pour un homme comme moi. Comment pourrais-je juger les actes d'un homme alors que les situations d'où lui et moi émergent sont totalement différentes ?"

Mais il me surprend en continuant, réchauffant quelque peu mon espoir que cette entrevue finisse bien.

"De plus, il a toujours été dans mon idée que Fairy tail devrait être un lieu de paix et de convivialité, un lieu d'accueil, un endroit où des gens peuvent se rencontrer et échanger, quels que soient leurs passé ou leurs origines."

Makarof s'arrête quelques secondes avant de reprendre, disant les mots que j'attendais tant.

"C'est pourquoi je pense qu'il est de mon devoir de t'accepter dans ma guilde, pour que tu découvres un meilleur chemin."

Oh merci... qui que ce soit là-haut, je t'en dois une.

"Mais cependant"

Ma joie est vite diminuée par ce qu'il dit ensuite, prouvée alors que je sens une incroyable puissance déferler sur moi, la force me faisant me sentir lourd comme du plomb alors que, pour la première fois depuis longtemps, je sens réellement terrifié, terrifié par quelqu'un alors que je sens l'immense force mentale me peser sur les épaules, me faisant même poser un genou à terre, tandis que le vieil homme continue, les yeux blancs comme de la neige, sérieux au plus haut point.

"Je t'ai à l'œil mon garçon et si jamais tu fais du mal à un seul de nos membres, je te le ferais regretter, regretter à tout jamais."

"Merde." Je pense.

"Le vieux est balèze, encore plus que je ne le pensais."

Ok j'ai compris, je me tiens à carreau.

"C'est noté." Je traduis difficilement mes pensées dans un murmure, sentant mon front devenir étrangement humide à mesure que la puissance magique du vieil homme semble presque se répandre physique dans la pièce.

"Très bien, je suis heureux que nous soyons sur la même longueur d'onde alors."

Je suis assez surpris lorsque tout d'un coup, la pression que je ressentais alors dans tout mon être disparait subitement, comme si elle n'avait de prime abord jamais été là, me laissant me relever. Accompagnée par les paroles du maitre avec un grand sourire.

J'en connais un qui va rester bien sage pour les dix prochaines années.

Les dix prochaines minutes sont alors dédiées à moi en train de faire ausculter par Polyussica, celle-ci prenant semble-t-il un malin plaisir à tester les capacité des fils de Kakuzu, ainsi qu'à crier sur le maitre aussi. Bien que pour lui, cela ne semble pas vraiment sortir de l'ordinaire, se faire crier dessus par Polyussica je veux dire.

Celui-ci profite dans le même temps pour me poser quelques questions sur mes malformations des mains, celles-ci continuant de l'intriguer on dirait.

"Oh... et que sont les propriétés de cet argile une fois moulé par tes soins ?"

Il me demande. alors.

Je ne perds pas de temps et, tandis que Polyussica passe son temps à asticoter mon bras nécrosé, je sors une petite quantité d'argile et la place dans mon autre main, la moulant quelques secondes avant d'en sortir une petit chauve-souris, celle-ci, que ce soit par son aspect et ses mouvements, semblant parfaitement humaine, à l'exception bien sûr de sa couleur.

"Magnifique. Cette magie que toi et les tiens appelez jutsu est tout simplement magnifique."

Makarof me félicite tout en observant la petite créature, semblant fasciné par ce type de "magie" qu'il n'a jamais expérimenté si j'en crois sa réaction.

Enfin bon, même les shinobis de mon monde n'ont que rarement vu ça. Si l'on oublie Iwa, bien évidemment.

"Mais ce n'est que le début de mon art."

Je rétorque avec un petit sourire satisfait, un peu excité à l'idée de montrer mes talents. Envoyant le petit animal s'envoler par la fenêtre de la maison pour ensuite aller se poser sur un arbre non loin de là, mais suffisamment loin pour ce que je m'apprête à faire.

"Mon véritable art... c'est l'explosion !"

Je crie à la fin de ma phrase tout en fermant mon poing et en joignant mon index et mon majeur dans mon signe de main habituel, déclenchant une explosion qui fait immédiatement disparaitre l'arbre de la surface de la terre, la fumée se dissipant en quelques secondes pour révéler quelques petits restes de bois en train de fumer.

Bordel, dans cette vie comme dans l'autre... mais qu'est-ce que j'adore ça.

Mes pensées sont interrompues par un coup que je reçois sur le haut du crane. Que j'aurais pu éviter si j'étais un peu plus alerte.

Et si je ne connaissais pas la propriétaire de ce poing.

"Non mais ça ne va pas ?!?" Polyussica me crie dessus avec une expression qui me ferait presque peur.

"Y a pas idée de détruire le jardin des gens, si tu recommence, je jure que tu auras mon balai dans les dents, petit morveux !"

Bon, je note, ne pas s'entrainer dans la forêt.

"Non, non, non et non !"

Je me tourne alors pour voir Makarof se claquer la tête contre un des murs de la maison, semblant vouloir s'auto punir pour une raison que j'ignore.

"Et moi qui pensais enfin recevoir un membre qui ne mettrait pas en pièce chaque endroit où il passe ! Pourquoi est-ce que le sort s'acharne sur moi ?"

Ah… on dirait que je ne ferais pas trop tache dans cet endroit. Pas que l'introduction que j'aie eue en entrant dans la guilde me faisait envisager le contraire.

"Bon, quoiqu'il en soit."

Le vieil homme finit par se calmer après environs cinq minutes défoncer le mur avec son crâne, avant qu'un balai parfaitement bien envoyé par Polyussica ne vienne se loger à l'arrière de sa tête, le faisant s'arrêter.

"Maintenant que tout cela a été réglé, je pense que nous pouvons commencer avec ton adhésion."

Makarof continue tout en sortant une sorte de tampon encreur de sa poche, avant que je ne pose la question fatidique.

"Quel est mon test ?"

"Rien du tout."

Le vieil homme me choque une nouvelle fois avec un sourire jusqu'aux oreilles avant de continuer.

"Tu as juste à me demander où tu veux recevoir la marque, choisis bien, elle ne part pas au lavage."

Ah d'accord… c'est vraiment un moulin, on y entre comme on veut.

Même pas un petit combat à mort pour pimenter ou au moins faire genre. Cela en est presque décevant.

"Si c'est comme ça… ici alors."

J'accepte sans même rechigner, un peu fatigué par toute cette journée. Désignant l'intérieur de mon bras gauche, la partie située juste avant mon poignet.

C'est stratégique, vu que je suis droitier, personne ne devrait voir mon tatouage si je le cache bien, même si je dois serrer la main à quelqu'un. Cela pourrait être utile pour les infiltrations. Même si je suis un artiste, je reste un shinobi avant tout.

L'imposition de la marque fait moins mal que je ne l'envisageais, elle ne le fait même pas du tout. Celle-ci ne mettant que quelques petites secondes avant d'apparaitre sur mon bras, le dessin étant une sorte de flame ou d'aile, d'une couleur noir froide, avec quelques touches de rouges sombres sur les côtés.

Au moins je ne serais pas dépaysé.

"Bienvenue Deidara."

Makarof me félicite avec un grand sourire, clairement heureux de me recevoir. Bien que la raison me semble étrange.

Et voilà, je suis dans une guilde.

"Bien... et maintenant cassez-vous de ma maison, bande d'emmerdeurs !"

Polyussica romps ce petit moment avec un coup de pied qui nous envoie valser en dehors de la maison, en passant par la porte qui s'est étrangement ouverte avant même qu'on ne la touche, nous faisant atterrir sur le sol.

"J'en connais une qui doit avoir mal aux cordes vocales à la fin de la journée."

Je commente tout en m'époussetant, faisant rire le vieil homme avec moi.

"Mais au fait."

Je continue, ayant oublié de demander cela avant.

"Quelles sont les missions dans lesquelles la guilde se spécialise ? Est-ce le vol ? L'espionnage ? L'assassinat ?"

"On va avoir un sacré travail..."

Makarof ne me répond pas et se contente de lâcher d'un ton fatigué, se frottant les tempes dans le même moment.

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