1 Chapitre 1 : Il Pleut

Dans l'une des nombreuses académies militaires royales de la Grande-Bretagne, une cérémonie s'y tenait.

Mais ce n'était pas n'importe laquelle.

C'était celle qui confirmait que ce groupe d'une quinzaine de personnes, faisaient enfin partie du SAS, le Special Air Service, la meilleure unité de force spéciale du monde.

Cette poignée d'hommes et de femmes, ont subi le processus infernal de sélection de l'armée, pendant 5 longs mois. Comprenant différents tests mettant à l'épreuve leurs capacités physique et mental.

Dans l'élite des soldats du Royaume-Uni, il y avait ce que surnommaient les instructeurs et les recrues, un petit génie. Un homme de 22ans, se nommant Maalick Gamble, qui n'était pas présent dans cette cohorte.

Ce qui le différenciait des autres n'était pas tellement son physique, mais son sens tactique et ses approches risquée et contrôlée des situations hostiles.

Inutile de préciser, que c'est comme ça qu'il a passé toutes les épreuves de la sélection du SAS. Malgré le fait qu'il n'ait pas d'états de service.

Les nouveaux agents, s'échangeaient des regards qui ne comportaient qu'une seule question 'Où est passé Maalick ?', alors qu'ils recevaient le fruit de leurs efforts.

Le fameux béret beige avec l'insigne de l'unité des forces spéciales au-dessus, représentant Excalibur, pouvant aussi être appelé dague ailée, à cause des flammes auréolées.

En dessous de l'épée sacrée, il y était écrit la devise du SAS, "Who Dares Wins"

Cette remise de diplôme se termina par l'homme qui les a entraîné, poussé à leurs limites et détruisit les plus faibles participants. Le terrible Instructeur en Chef David Brown.

Il monta sur l'estrade afin de faire un discours sur ce qui allait les attendre.

Tout le monde le connaissait, même parmi le personnel de l'armée.

Il était célèbre pour son implication dans la création d'unités colombiennes, pour lutter contre les cartels de drogue en 1989. Et pour sa participation dans les opérations Tangos et Ensue, visant à arrêter des criminels de guerre, lors de la Guerre de Yougoslavie.

Avant qu'il ne puisse commencer son discours qu'il avaient préparé la veille. La numéro 2 sortant de cette promo, posa une question au vétéran, le coupant net dans son élan "Instructeur en Chef, j'aimerais savoir avant que vous commenciez votre speech sur ce qu'on va faire, la guerre contre le terrorisme, les valeurs de notre unité et tout ça. Où est notre petit..."

David lui lança son fameux regard. Le même qui fit craquer les plus faibles, lors des 4 premières semaines d'entraînement. Cela lui fit fermer sa bouche de pipelette, à laquelle il ne s'était toujours pas habituée depuis.

Les autres soldats quant à eux, esquissèrent des petits sourires en coin de bouche. Certains ne pouvaient même pas s'empêcher de rigoler, face à cette situation comique.

David leur lança un regard assassin, afin de faire cesser les rires.

Le vétéran descendit de l'estrade pour se retrouver en face de cette femme, Jane Cooper.

Elle avait des airs de garçons manqués, des cheveux bruns court en bataille et une attitude sauvage pour les forces spéciales.

Seule femme de la sélection, elle s'est sublimé durant la dernière phase de leur formation, le "Combat Survival". Dans laquelle, les candidats doivent s'échapper d'une zone en étant poursuivi par des agents du SFSG, le Special Force Support Group, ainsi que résister à un interrogatoire "musclé" pendant 24h.

À moins de quelques centimètres de son visage, l'ancien des forces spéciales lui dit d'une voix autoritaire "Mme Cooper, ce n'est pas parce que vous êtes la fille du Commandant, que je peux pas vous punir pour votre manque de discipline sans limite. Tiens, pour la peine vous allez me faire 50 pompes"

Puis David trouva une meilleure punition pour son comportement "Non encore mieux. Tout le monde va faire 50 pompes!"

Les nouveaux soldats regardèrent mal Jane pendant quelques secondes.

Mais ils ne s'y attardaient pas. Ils ne voulaient pas que l'instructeur David leur rajoute des pompes supplémentaires, car selon lui "Quand quelqu'un merde, c'est tout le monde qui prend !" cria t-il, accroupi près de la fautive.

Pourtant, même avec cette punition, Jane persista à lui arracher une réponse "Monsieur, vous n'avez toujours pas répondu à ma question. Où est Maalick ?" dit-elle en faisant ses pompes.

L'instructeur soupira 'Jane Cooper, toujours aussi incorrigible sur la notion respect'

Malgré ces écarts d'attitude, David répondit quand même à sa demande "Il ma demandé s'il pouvait partir plus tôt et je le lui ai accordé. C'est tout"

Les yeux de Jane étaient grands ouverts, en entendant les mots sortir de sa bouche "Hein? Le petit génie à demandé quelque chose à quelqu'un? À vous en plus? Pourquoi il est partie ?" dit-elle légèrement essoufflée.

L'ancien soldat tira légèrement sa casquette vers le bas "Ça ne te regarde pas"

Sa réponse ne faisait que la rendre plus curieuse 'Intéressant'

Pendant qu'elle faisait ses dernières pompes, elle pensa à lui.

Maalick n'était clairement pas la personne la plus chaleureuse de l'univers. En fait, il était super-froid. En plus de ne jamais parler de lui ou de son passé.

Il se contentait juste de passer les différentes phases avec brio, seul, comme un robot. Cependant, il aidait discrètement les participants quelques fois, au lieu de faire ce qu'on lui avait demandé.

Ce qui lui à valu pas mal d'ennuis.

Le temps passait si vite en pensant à lui, que Jane venait de remarquer qu'elle avait terminé sa dernière pompe.

Première à se relever, avec quelques gouttes de sueur sur son front. Le vétéran David lui annonça d'un coup de menton " Si tu veux le voir, tu ferais mieux de te dépêcher de rejoindre sa chambre. Il va bientôt partir"

Jane fit un salut militaire et cria avec gratitude pour ces mois d'entraînement "Merci Monsieur !"

Elle courut aussitôt que David hocha la tête, flatté par ses paroles.

À travers les couloirs de l'architecture victorienne, couverts de posters militaires, de pancartes pour les réunions d'anciens combattants et de salles de briefing.

Jane arriva devant sa porte. Elle l'ouvrit sans toquer pour y voir le petit génie.

Elle n'avait jamais vu Maalick avec des vêtements de civils. Mais ça en valait la peine, vu comment il s'était habillé.

Le premier de la formation était un renoi, avec des cheveux noirs coupés très courts en dégradé progressif. Ces yeux marron donnaient l'impression qu'il analysait 1 millier de choses à la fois.

Il portait une vieille veste d'aviateur en cuir, un petit peu trop large pour ses épaules. Un t-shirt noir moulant, laissant entrevoir ses abdominaux saillants. Un jean gris et des sneakers noirs et blanches de vielle date.

Cette tenue mettait extrêmement bien en valeur ses 1m85, et son physique de superstar de basket-ball des années 2000.

Jane était tellement stupéfaite qu'il soit aussi bien habillé qu'elle ne put dire qu'un "Putain" en articulant chacune des syllabes.

Visiblement, Maalick était habitué par Jane entrant comme ça à tout bout de champ, car il commença à ranger plusieurs affaires soigneusement pliées dans son sac de sport, comme s'il elle n'avait jamais été là.

Elle rougit un petit peu, en se souvenant des mots qu'elle avait laisser échapper de sa bouche.

Manifestement Maalick avait beaucoup à faire. Il n'adressa pas la parole à Jane.

Il prit les derniers objets dans ses affaires, c'est-à-dire, le béret beige du SAS avec l'insigne qu'il fourra dans son sac. Et une croix en or, avec un nom accroché au bijou qu'elle put discerner, 'Margaret', qu'il mit dans sa poche.

Maalick mit son sac sur son épaule et marcha vers la porte.

Néanmoins, la jeune femme voulait des réponses à ces questions. Elle lui barra la route en se servant de son corps en formant une croix en X "Alors comme ça on part sans dire au revoir, petit génie ? Et c'est qui Margaret ? Une petite amie cachée ? " demanda-t-elle en plaisantant.

Maalick était surpris qu'elle connut ce nom.

Mais il se souvint que son père, l'actuel Commandant de l'armée britannique, avait fait un séjour chez les SRR, le Special Reconnaissance Regiment 'Je suppose que c'est normal qu'elle ait appris quelques astuces sur la récolte d'informations'

Mais le nom de Margaret résonnait dans sa tête. Des souvenirs commençaient à émerger.

Son visage à moitié écrasé par les gravats de pierre, son corps devenu difforme à cause du souffle de l'explosion, enfermé dans un des nombreux sacs mortuaire à New York, devant Grand Central Station.

Il était réduit à un autre bâtiment détruit par une attaque terroriste.

'Non pense pas à ça. Tu dois te concentrer sur le présent, sur tes objectifs, sur lui' pensa-t-il, en essayant de se convaincre sur le dernier mot.

"Je n'ai pas le temps de jouer à ton petit jeu de questions-réponses, alors bouge" dit-il pressé.

"Nan, nan, petit génie. Je veux savoir c'est qui Margaret et pourquoi tu t'en vas en avance" répondit-elle avec un sourire espiègle.

Maalick détestait les gens souriants, il détestait les sourires et il haïssait plus que tout cette maudite croix, qui devenait de plus en plus lourde dans la poche de son pantalon.

Ça lui rappelait trop cet homme, non ce monstre, ce putain de terroriste. Happy Face.

Jane voyait que ça l'énervait. Les veines de son coup ressortaient comme si la pression de son sang était trop élevée, ce qui n'était pas normal.

Maalick avait fait preuve d'un sang froid à toute épreuve, lors les différentes phases. Même sous les coups, les insultes et les tortures psychologiques des instructeurs, il n'avait pas craqué.

Mais là, elle venait de trouver un de ses points faibles.

C'est pourquoi elle s'écarta.

Pour la nouvelle soldat, s'était suffisant d'avoir trouvé un élément sur sa vie. À ses yeux, il n'était plus un robot ou un génie désormais. C'était un homme avec des qualités et des défauts, comme toutes personnes sur Terre.

Le jeune homme passa par la porte de sa chambre et marcha à travers le long couloir. Maalick essayait de refouler au plus profond de lui les souvenirs avec Margaret. Les bons comme les mauvais.

Mais Jane avait enfin trouvé un élément de son passé, de sa vie avant l'armée. Elle essaya désespérément de se taire.

Mais sa curiosité, était plus forte, une question aussi brûlante que de l'électricité parvint à s'évader de ses lèvres "Pourquoi ta un pendentif en croix ? Tu m'avais pas dit que tu ne croyais plus en Dieu"

Maalick s'arrêta. S'était légitime comme question. Après tout, il était l'une des rares personnes à ne pas croire en Dieu dans ce pays.

En essayant de cacher la colère et la tristesse dans sa voix, il lui répondit "Parce que c'est ça qu'il la tuée"

Sur cette réponse, Maalick reprit la route. Et Jane se sentit incroyablement gênée, honteuse et idiote d'avoir cédé à sa tentation.

Elle voulut lui dire qu'elle était désolée. Que sa curiosité n'était qu'un vilain défaut. Et comme Pandore, elle avait libéré un flot de cadeaux empoisonnés qui prenaient la forme de ses souvenirs, son amour ainsi que son objectif.

Malheureusement pour lui, il n'y avait pas d'espoir dans cette version.

Jane resta là, plantée dans le sol en regardant Maalick s'éloigner de plus en plus loin d'elle. Jusqu'à ce qu'il ouvre les portes de l'académie militaire.

L'orage était de sortie ce jour-là. La pluie tombait comme si un torrent venait se déverser de ces nuages sombres, décorant ainsi les émotions de Maalick.

"Il pleut" affirma-t-il en regardant le ciel, attendant une sorte de signe dont lui avait parlé Margaret.

Elle lui disait que 'Cela arriverait au moment où tu en auras le plus besoin'

Il secoua sa tête pour chasser cette idée. Il se rappela pourquoi il avait rejoint l'armée, pourquoi il s'est entraîné si durement, et pourquoi il avait toujours cette chaîne en or.

'Je fais tout ça pour me venger. Pour mettre une balle dans la tête de ce bâtard' en serrant fortement le collier dans son pantalon.

Maalick sortit ensuite son téléphone. En regardant l'heure, il s'aperçut qu'il était 13h04.

'Merde, je vais être en retard. Avant d'aller là-bas je dois passer chez le fleuriste et...'

Il devait rentrer chez lui, afin de réviser le plan sur lequel il travaille depuis ses 16ans. Retrouver et tuer Happy Face (HP).

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